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Église de Saint-Eustache

123, Rue Saint-Louis, Saint-Eustache, Québec, J7R, Canada

Reconnu formellement en: 1970/06/30

Église de Saint-Eustache; Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine, Pierre Lahoud, 2004
Vue aérienne
Église de Saint-Eustache; Fondation du patrimoine religieux du Québec, 2003
Vue avant
Pas d'image

Autre nom(s)

s/o

Liens et documents

Date(s) de construction

1780/01/01 à 1783/02/01

Inscrit au répertoire canadien: 2007/07/06

Énoncé d'importance

Description du lieu patrimonial

L'église de Saint-Eustache, classée en 1970, est un lieu de culte catholique construit de 1780 à 1783 et modifié de manière importante à plusieurs reprises entre 1831 et 1907. Le plan de cet édifice en pierre est composé d'une nef rectangulaire à trois vaisseaux prolongée par un choeur plus étroit terminé par une abside en hémicycle. Imposante, sa façade-écran en pierre de taille comporte deux registres d'ordre classique et est dominée par deux clochers. Une annexe en pierre se greffe à l'abside et comprend la sacristie et la chapelle Sainte-Anne. L'église occupe une pointe de terre à la confluence de la rivière des Mille Îles et de la rivière du Chêne. Elle se situe au coeur de la ville de Saint-Eustache, entre le couvent et le presbytère. Elle bénéficie d'une aire de protection. Un site archéologique inscrit à l'Inventaire des sites archéologiques du Québec est associé au lieu.

Valeur patrimoniale

La valeur patrimoniale de l'église de Saint-Eustache repose sur son intérêt historique. Construite de 1780 à 1783 par l'entrepreneur Augustin Grégoire, elle figure parmi les plus anciennes du Québec. Lors des rébellions de 1837 et de 1838, elle est le théâtre d'un événement marquant : la bataille de Saint-Eustache. Au cours de cette bataille survenue le 14 décembre 1837, le docteur Jean-Olivier Chénier (1806-1837) et ses compagnons se retranchent dans l'église qui leur sert de dernier bastion. Ils y sont assiégés par les troupes britanniques, commandées par John Colborne (1778-1863), qui bombardent et incendient l'édifice dont il ne subsistera que les fondations, la façade ainsi qu'une partie des murs de l'ancien transept et du choeur. Chénier trouve la mort lors de cette bataille ainsi que plusieurs de ses hommes. La nuit suivante, Colborne fait piller et incendier presque tous les bâtiments du village jusqu'alors épargnés, ce qui lui vaut le surnom de « vieux Brûlot ». Rétablie en 1841 et 1842, l'église porte toujours en façade des marques laissées par les boulets. Par le rôle majeur qu'elle a joué dans la bataille de Saint-Eustache, elle constitue aujourd'hui l'un des symboles de la résistance patriote.

La valeur patrimoniale de l'église repose également sur la représentativité de son évolution architecturale. Elle témoigne des transformations couramment apportées aux églises afin de les adapter aux besoins de la paroisse et de les mettre au goût du jour. Des modifications importantes sont effectuées de 1831 à 1833 par le maître maçon Joseph Robillard et le maître charpentier François Parizeau. Elles consistent à allonger la nef vers l'ouest et à la doter d'une façade-écran d'inspiration néoclassique. Un autre type d'agrandissement fréquemment réalisé sur les églises en croix latine, comme celle-ci à l'origine, consiste à élargir la nef en élevant de nouveaux murs latéraux dans l'alignement des tours et du transept. Ces travaux sont exécutés de 1905 à 1907, selon les plans de l'architecte Joseph Sawyer (1864-1941). Ils entraînent la reconstruction du toit et l'ajout de l'amortissement en façade, qui est orné d'une statue de saint Eustache réalisée par le sculpteur Olindo Gratton (1855-1941), afin de camoufler le pignon désormais plus élevé. Cette intervention permet d'aménager des vaisseaux latéraux séparés du vaisseau central par une colonnade et de modifier le décor intérieur. Certains éléments d'intérêt sont conservés dans le choeur, dont le maître-autel datant du milieu du XIXe siècle, deux toiles marouflées d'Ippolito Zapponi et deux de Louis Vandandaigne Gadbois, auxquelles s'ajoutent deux toiles anonymes représentant saint Eustache et, au-dessus des autels latéraux, celles de Georges Delfosse (1869-1939) et de Narcisse Poirier (1883-1983). De plus, les tours sont dotées de nouveaux clochers. L'église reflète donc l'évolution architecturale qui caractérise plusieurs églises catholiques du Québec construites au XVIIIe siècle et au XIXe siècle.

La valeur patrimoniale de l'église repose aussi sur son intérêt architectural. Sa façade-écran monumentale illustre l'influence du courant néoclassique au Québec dans la première moitié du XIXe siècle. Sa composition sur deux registres qui présentent chacun un ordre classique, le premier dorique et le second ionique, et ses ouvertures cintrées, dont la fenêtre palladienne, constituent les éléments qui représentent le mieux cette influence. L'église rappelle aussi qu'il est courant à cette époque de construire des façades monumentales en les flanquant de deux tours surmontées de clochers. La plupart d'entre elles sont, à l'instar de celle-ci, divisées en cinq travées. Les façades-écrans permettent de masquer l'architecture plus traditionnelle des églises existantes et de leur conférer un aspect imposant.

Source : Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine du Québec, 2007.

Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques de l'église de Saint-Eustache liés à son intérêt historique comprennent, notamment :
- sa situation sur une pointe de terre à la confluence de la rivière des Mille Îles et de la rivière du Chêne, au coeur de la ville de Saint-Eustache, entre le couvent et le presbytère;
- les marques de boulets de canon en façade;
- le site archéologique euroquébécois associé au lieu.

Les éléments caractéristiques de l'église de Saint-Eustache liés à la représentativité de son évolution architecturale et à son intérêt architectural comprennent, notamment :
- son volume, dont le plan composé d'une nef rectangulaire à trois vaisseaux prolongée par un choeur plus étroit terminé par une abside en hémicycle, le toit à deux versants droits (couvert de tôle à la canadienne) et souligné d'une corniche ainsi que les deux tours, le toit conique du choeur (couvert de petites feuilles de tôle);
- la façade-écran en pierre de taille, dont les deux registres d'ordre classique (le premier dorique et le second ionique), les deux tours (en maçonnerie de moellons revêtues de pierre de taille en façade, soulignées de chaînes d'angle en pierre de taille et surmontées de hauts clochers à double lanterne), les cinq travées séparées par les pilastres (celles des extrémités étant alignées sur les tours), les ouvertures (telles les portes et les fenêtres cintrées, la fenêtre palladienne au centre et les oculi au-dessus des portes latérales) et l'amortissement orné d'une statue de saint Eustache couronnant la travée centrale;
- les murs de la nef et du choeur, dont la maçonnerie de moellons, les contreforts, les fenêtres cintrées et les chambranles en pierre de taille;
- l'annexe en pierre d'un étage et demi aménagée contre le choeur, comprenant la sacristie et la chapelle Sainte-Anne, et reliée à la nef par un chemin couvert, dont le toit à croupes peu élevé et couvert de tôle à baguettes, les croisées en bois à grands carreaux, les chambranles en bois, la saillie contre le mur arrière ainsi que la lucarne hémisphérique.

Les éléments caractéristiques de l'intérieur de l'église de Saint-Eustache comprennent, notamment :
- le décor architectural, dont la fausse voûte en berceau et en cul-de-four du vaisseau central et du choeur ornée de caissons garnis de roses, la colonnade ionique séparant le vaisseau central des collatéraux ainsi que la fausse voûte à nervures et les pilastres coupés à chapiteaux ioniques des collatéraux;
- le mobilier liturgique, dont le maître-autel doté d'un imposant tabernacle;
- le décor peint, dont les six toiles marouflées du choeur (soit, de gauche à droite, « Le baptême du Christ », « La vocation de saint Eustache », « L'apparition de Notre-Dame de Lourdes », « Sainte Anne », « Le martyre de saint Eustache » et « La communion de Stanislas Kostka ») et les toiles marouflées des autels latéraux (soit « L'Assomption de Marie » de l'autel gauche et « La mort de saint Joseph » de l'autel droit);
- les tribunes arrière et l'orgue installé sur la tribune supérieure.

Reconnaissance

Juridiction

Québec

Autorité de reconnaissance

Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine

Loi habilitante

Loi sur les biens culturels

Type de reconnaissance

Monument historique classé

Date de reconnaissance

1970/06/30

Données sur l'histoire

Date(s) importantes

s/o

Thème - catégorie et type

Catégorie de fonction / Type de fonction

Actuelle

Historique

Religion, rituel et funéraille
Centre religieux ou lieu de culte

Architecte / Concepteur

s/o

Constructeur

Joseph Dufour dit Latour

Informations supplémentaires

Emplacement de la documentation

Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine. 225, Grande Allée Est Québec (Québec) G1R 5G5

Réfère à une collection

Identificateur féd./prov./terr.

92803-81566

Statut

Édité

Inscriptions associées

s/o

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