Description du lieu patrimonial

La Gare du Canadien National a été construite en 1917 par le chemin de fer Grand Tronc (GTR). Le bâtiment en briques de couleur brune d’un seul étage, pourvu d’une ligne de toit distinctive, est situé au 170, rue Front sud, entre le lac et le centre-ville. Aujourd'hui, elle dessert la communauté en qualité d’immeuble à bureaux et de centre de transport polyvalent.

Valeur patrimoniale

La Gare du Canadien National a été désignée gare ferroviaire patrimoniale en raison de son importance historique, architecturale et environnementale.

La Gare du Canadien National a remplacé une première gare construite en 1917 pour desservir non seulement la ville mais aussi le camp Borden situé à proximité. Pendant les deux guerres mondiales, elle a procuré un moyen de transport essentiel et une ligne de communication, conduisant des hommes et des matériaux d'un bout à l'autre du pays. Orillia était une destination touristique de longue date et le bureau de l’ingénieur en chef du GTR a su réaliser une conception d’une grande élégance pour une gare de prestige. Cette gare renferme de nombreuses caractéristiques de l’architecture du tournant du siècle comme le traitement polychromatique et textural des matériaux de la fin de l’ère victorienne de même que le toit pittoresque à forte pente recouvert de matériaux résistants au feu. Elle se trouve au même emplacement que la gare précédente.

La valeur patrimoniale de la Gare du Canadien National se retrouve dans son intégrité qui repose dans le volume d'ensemble et dans la ligne de toit pittoresque de la gare, dans la qualité de sa finition et de ses détails extérieurs, dans ses caractéristiques et son plan d'origine qui subsistent à l'intérieur, de même que dans l'emplacement et le décor de la gare.

Source :
Énoncé de la valeur patrimoniale, ancienne gare ferroviaire du Grand Tronc, Orillia (Ontario), août 1994. Rapport d’évaluation patrimoniale RSR-203, 1993.

Éléments caractéristiques

Parmi les éléments caractéristiques de la Gare du Canadien National d’Orillia, notons :

- son plan rectangulaire irrégulier et son simple volume d’un seul étage sous un toit en croupe à faible pente et pourvue d'une distribution équilibrée de saillies avec des lignes de toit plus basses de pente semblable sur les quatre façades;
- l’équilibre de l’ensemble des proportions de la gare;
- la proéminence et la complexité de la définition de son toit sous tous ses angles (lignes de toit plus basses mais semblables des portes cochères en saillie sur trois côtés et la baie du télégraphiste sur le quatrième);
- l’intégration visuelle harmonieuse de particularités relatives aux gares ferroviaires, telles qu'une baie de télégraphiste en saillie et des portes cochères qui facilitent le mouvement de la foule;
- l’équilibre inhérent à la définition verticale de la gare;
- la grandeur et la disposition régulières de longue date de ses ouvertures et de ses consoles;
- l’inspiration pittoresque de ses détails : formes de toit à plusieurs niveaux, portes cochères, chevrons apparents, consoles, piliers, colonnes sculptées à l’entrée principale;
- les textures et les couleurs variées de ses matériaux d’origine : la maçonnerie à parement brut à la base des murs et des colonnes, la brique rouge lisse formée de petits joints de mortier de même couleur dans le haut des murs, les détails en bois, le toit en bardeaux formés, les fenêtres à vitres multiples, les portes à panneaux;
- la qualité du travail évidente dans la composition des matériaux d’origine;
- leur résistance au feu;
- la technique de construction à ossature à plate-forme de la gare;
- tous les gros-ouvrages et l’ameublement d’origine à l’intérieur de la gare, plus particulièrement la surface des murs recouverte de stuc et de lambris d’appui en toile, la section toujours existante de la galerie marchande de la salle d’attente, la billetterie et l'ameublement des locaux d'opération;
- les objets ferroviaires d'époque qui font partie du décor de la gare;
- la transparence de la disposition spatiale et fonctionnelle d’origine de la gare qui se manifeste dans la disposition extérieure des portes et des fenêtres;
- la transparence soutenue de l’ancienne disposition spatiale de la gare, de même que de l’usage fonctionnel de ses espaces, plus particulièrement le volume d’origine de la salle d’attente, de l’ancienne billetterie et des locaux d’opération;
- la continuité des plans de circulation de longue date.